Programme de recherche POCAO

DESCRIPTION DU PROGRAMME

Recherche interventionnelle en santé sexuelle et en équité en santé auprès des populations clés en Afrique de l’Ouest

Acronyme : POCAO : Programme de recherche


Objectif du programme de recherche

L’objectif général de notre programme de recherche est de contribuer au déclin de l’épidémie de VIH dans 3 pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Mali) dans le cadre d’approches respectant les voies d’équité en santé dans une perspective élargie d’amélioration de la santé reproductive.

Résumé

Malgré quelques progrès récents, la recherche pour le développement d’un vaccin préventif contre le VIH continue de piétiner en dépit de 3 décennies d’efforts. Dès lors, afin de rencontrer l’objectif d’ONUSIDA visant la quasi-élimination du Sida d’ici 2030, il s’avère essentiel d’utiliser tous les moyens à notre disposition pour freiner la transmission du virus. On parle maintenant de prévention combinée. Cette approche implique de bien connaître les caractéristiques de l’épidémie propre à chaque contexte et d’y appliquer une combinaison, dosée de manière appropriée au contexte, d’interventions comportemen­tales, biomédicales et structurelles visant des sous-populations spécifiques déterminées par le contexte observé.

Notre équipe multidisciplinaire (épidémiologie, santé publique, recherche clinique, anthropologie, etc.) a été une pionnière dans ce type d’approche. Nos travaux ont démontré le rôle crucial du milieu du travail du sexe, notamment en Afrique de l’Ouest, comme contexte propice au maintien et voire à l’expansion de VIH.  Nous avons développé des interventions de prévention combinée auprès des femmes travailleuses du sexe (TS) dans 9 pays de cette région et en avons démontré l’efficacité. (voir à ce sujet HISTORIQUE à droite)  Nous évaluons actuellement au Bénin la faisabilité d’ajouter, au paquet d’interventions visant ces femmes, de nouvelles approches biomédicales, telles le traitement précoce pour la prévention et la prophylaxie pré-exposition. Au cours des cinq dernières années, nous avons également étendu nos recherches dans ce pays aux problèmes plus généraux de santé reproductive, d’équité en santé et de droits humains chez les femmes TS.

Dans le cadre du programme de recherche POCAO (Populations clés en Afrique de l’Ouest), nous avons mis en place une équipe de recherche élargie réunissant des chercheurs et des intervenants impliqués auprès des femmes TS au Burkina Faso et au Mali. Nous avons aussi élargi notre champ d’intervention à d’autres populations clés pour la transmission du VIH, notamment les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH).

Afin de rencontrer à l’objectif de contribuer au déclin de l’épidémie du VIH dans les trois pays visés, des sous-objectifs ont été précisés balisant ainsi une démarche structurée.

Les objectifs spécifiques sont:

1)   Analyser les situations spécifiques aux milieux étudiés;

2)   Développer des programmes de prévention combinée à l’aide de ces analyses de situation et contribuer à leur implantation et leur mise à l’échelle dans un processus continu de transfert des connaissances avec les milieux cliniques, communautaires et institutionnels concernés;

3)   Évaluer ces programmes au niveau de leur implantation, de leurs résultats et de leur impact populationnel;

4)   Transférer les connaissances issues des évaluations aux instances concernées en vue de l’amélioration des programmes tenant compte des données probantes.

Notre programme utilise le cadre conceptuel du «Program Science» dans une perspective de santé globale pour les femmes TS (intégration des questions de santé reproductive et d’équité en santé). Diverses approches méthodologiques sont mises en œuvre dans le cadre de ce programme de recherche multidisciplinaire.  Notamment :

  • notre analyse de situation utilise un modèle socio-écologique modifié;
  • nous utilisons un modèle systémique et dynamique de mobilisation des savoirs et des communautés comme approche de recherche participative et d’application intégrée des connaissances;
  • l’approche méthodologique de l’«intervention mapping» vient aussi appuyer le développement des interventions;
  • l’évaluation d’impact utilisera surtout une approche combinant données observationnelles sériées et modélisation mathématique, telle que développée dans nos travaux antérieurs. Le tout sera complété par des analyses économiques.

Enfin, un solide plan de mentorat et de formation contribuera au renforcement de la capacité de recherche en santé mondiale sur le VIH, autant en Afrique qu’au Canada.